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La contrée : un tiers-lieu pas comme les autres

La contrée : un tiers-lieu pas comme les autres

C’est dans le cadre de la première édition du budget participatif du département de la Savoie que Laurie a déposé l’un des 30 projets lauréats parmi les 155 proposés en 2021. L’objectif de Laurie était de promouvoir l’association dont elle est co-créatrice, La Contrée, dont l’objet est de contribuer à l’émergence d’une société égalitaire, durable et écologique sur le territoire. Plus concrètement, il s’agit d’un tiers-lieu social, écologique, solidaire et artisanal qui facilite le lien et la solidarité, en favorisant l’intelligence collective. 

L’histoire de La Contrée

Après avoir mûri un projet de contrées éphémères, d’espaces d’apprentissage et de savoir, Laurie et Perrine ont cofondé l’association depuis la Canada qui a su les inspirer.

Laurie est aujourd’hui à Aix-Les-Bains, où elle s’occupe de l’association avec le soutien outre-atlantique de Perrine.

Ce qu’elles ont imaginé : une interface qui transforme un besoin ou une envie en une action collective.

L’objet de l’association

“Notre envie se traduit d’abord par le fait d’apporter de l’aide humaine, et ensuite par une aide matérielle en fournissant les outils nécessaires à la collaboration et la coopération.”

La Contrée est une association qui accompagne et élabore des projets qui rassemblent, autour de trois valeurs qui sont l’humain, l’environnement et l’économie locale. Elles sont le fil d’Ariane de chacune des actions entreprises par l’association et se déclinent en trois modules : 

  • Un module “rendez-vous” qui permet de proposer des conférences et des spectacles. Concrètement, c’est une scène et des gradins avec tout l’audio-visuel autour. 
  • Un module “convivialité” qui répond aux besoins primaires tels que boire et manger, cela se matérialise par une cuisine mobile et un bar tout équipé. 
  • Un module “pratique” avec des tables de praticité afin d’accueillir des ateliers.

L’accompagnement proposé par l’association est donc de deux ordres : humain et matériel en fournissant les outils nécessaires à la collaboration et la coopération.

C’est un lieu qui propulse les rencontres et qui favorise l’intelligence collective, en partant d’un besoin particulier pour parvenir à la construction d’un projet commun. 

Le budget participatif de La Savoie

“On avait vraiment cette volonté de faire quelque chose mais entre l’idée et le passage à l’action… Le budget participatif est une belle opportunité qu’on a saisi pour se mettre en route!”

Le budget participatif a été une belle opportunité pour mettre en route l’association et mettre en place sa première action. Tout s’est accéléré et l’idée de Perrine et Laurine s’est transformée en une action concrète, palpable. 

Cette action, c’est la Ruelle Verte, un espace pour sensibiliser à l’importance de la végétalisation dans l’espace public. L’association a occupé une ruelle d’Aix-Les-Bains durant trois mois à partir de Juin 2021 et a proposé aux participants et participantes divers ateliers et spectacles (théâtre, musique…).

Il s’agissait d’une invitation à proposer des idées engagées pour végétaliser l’espace public, mais aussi des projets qui constitueraient les futures ambitions de l’association. 

La Ruelle Verte était l’événement relai pour illustrer la raison d’être de La Contrée et inciter les gens à soutenir l’association lors de la phase de vote du budget participatif. 

Les forces vives et les projets portés par La Contrée

Si les projets réalisés par l’association sont souvent le résultat d’une occasion saisie par Laurie comme sa participation à l’évènement organisé par la ville de Chambéry “Nature en ville” , il y a aussi des projets qui proviennent directement des membres actifs de l’association.

Pour l’heure, cette force vive que Laurie qualifie de “coeur”, ce sont dix personnes. Elles participent presque à toutes les actions mises en place et d’autres bénévoles viennent se greffer selon les projets. 

“Aujourd’hui, je pense que le bénévolat trouve son compte par le biais de projets ponctuels.”

Tout le monde est libre de proposer un projet ou un thème qui leur fait écho, tout le monde est libre de participer ou non, c’est une contrée libre. Cela constitue un aspect essentiel du bénévolat aujourd’hui selon Laurie, des projets ponctuels et un engagement modulable. 

Pour fidéliser d’autres bénévoles, Laurie organise une réunion tous les mois : les “ren-contrées”. Cela permet aux gens de découvrir l’association, de découvrir les projets et s’y greffer.

Effectivement, ces rencontres se divisent en deux temps : une heure d’accueil de nouvelles personnes qui ont envie d’en savoir un peu plus sur l’association et une heure à réfléchir en groupes de travail par projet. 

L’association compte parmi ses membres des personnes qui viennent d’arriver dans la région, qui souhaitent faire de nouvelles rencontres… D’autres souhaitent mettre leurs compétences au profit d’actions qui font écho à leurs valeurs. Il y a aussi ceux qui veulent vraiment du concret et donner du sens, se sentir utiles. Une multitude de profils réunis autour d’un but commun : s’unir et construire ensemble. 

La Contrée nomade

La liberté et flexibilité de l’organisation et de l’engagement bénévole du collectif caractérise aussi son lieu de vie. 

“On a porté le projet comme une contrée un peu éphémère, tout en se laissant la possibilité d’avoir quand même quatre murs et un toit.”

Puisque les idées n’ont pas de limite, Laurie est à l’aise avec l’idée que l’association n’ait pas encore de lieu fixe et que les rencontres se réalisent en nomade. Cela rejoint l’idée d’une contrée éphémère, qui s’adapte aux besoins, aux personnes et aux idées. Cela n’exclut évidemment pas l’idée d’avoir quatre murs et un toit à l’avenir même si la plupart des projets se réalisent à l’extérieur et dans l’espace public.

Ainsi, cela permet de moduler l’espace et l’organisation, et de rendre accessible au plus grand nombre l’association et le bénévolat. En effet, Laurie considère que se rendre dans un tiers-lieu, c’est déjà savoir qu’il existe, c’est déjà adhérer à des valeurs et avoir une vision. C’est un chemin que l’on fait après une ou plusieurs expériences et c’est ce rôle là aussi que se donne La Contrée, rendre le bénévolat accessible à tous.

L’agglomération de Aix-Les-Bains met néanmoins à disposition un local qui permet d’entreposer les modules qui permettent de combler le besoin matériel de la mise en route des projets. 

La Contrée, plus loin ?  

Pour Laurie, il y a un véritable enjeu sur le fait d’adhérer, adhérer aux valeurs, adhérer à l’association, adhérer au collectif. Sa stratégie : aller toucher des personnes qui n’y sont pas naturellement sensibles. C’est aussi ça, la flexibilité.

“Et aujourd’hui pour mener à bien des actions, il faut un minimum être structuré et capitaliser sur nos outils et avoir ce temps là.”

Les objectifs consistent évidemment à pérenniser l’association et à continuer sa structuration. Plus concrètement, Laurie a dans l’idée de salarier un coordinateur ou une coordinatrice afin de continuer à impulser des dynamiques citoyennes qui prennent trop de temps en tant que bénévole. 

Effectivement, apporter de la structure permettrait une meilleure allocation des ressources et des outils dont dispose l’association pour mener à bien les actions. Les subventions financent l’action, et non pas la construction et la restitution. 

“On peut se perdre parfois dans cette envie de grandir vite, cette envie d’agir, mais il faut laisser le temps au temps.”

Laurie est très fière de ce qu’elle et les autres bénévoles ont déjà réalisé et considère qu’elle doit plutôt calmer son ambition. Laisser le temps au temps et faire durer cette envie d’agir pour permettre à l’association de grandir de façon exponentielle. 

 

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Une balade en vélo au Pays de l’Or

Une balade en vélo au Pays de l’Or

C’est dans le cadre de la deuxième édition du budget participatif de l’Hérault que Georges et Annie ont déposé pour leur association « Vélo Pays de l’Or », l’un des 54 projets lauréats en 2021. 

Les objectifs du projet sont simples : donner des moments d’évasion et de joie aux personnes âgées qui sont transportées en vélo cargo par les bénévoles de l’association, créer du lien intergénérationnel et rendre à nos aînés ce qu’ils nous ont donné ou transmis durant leur vie.

L’association « Vélo Pays de l’Or » 

Fondée en 2016 par Annie Gal et deux autres collaboratrices, l’association a de beaux jours devant elle au Pays de l’Or. Tout démarre d’un constat déceptif : il n’existe pas de piste cyclable sécurisée reliant Mauguio et Montpellier.

Aujourd’hui, l’association fait partie intégrante du tissu associatif local et régional et plus précisément de la commune de Mauguio grâce aux nombreuses actions qu’elle met en place. 

En 2019, Georges reprend la présidence de l’association suite à la volonté d’Annie de passer la main. L’association compte aujourd’hui entre 55 et 60 membres permanents et 30 actifs au quotidien. 

L’association a adhéré à la FUB (Fédération française des Usagers de la Bicyclette) qui regroupe aujourd’hui plus de 270 associations de cyclistes urbains. Cette dernière coordonne les échanges d’expériences entre ses associations-membres. 

“Beaucoup plus qu’un club de vélo”, les actions mises en place sont variées : Georges et Annie font de la pédagogie sur les bonnes pratiques à vélo, avec les élèves de 6ème du collège l’Etang de l’Or, avec le service scolaire de la mairie de Mauguio pour travailler avec les CM1 et CM2, et avec le département de l’Hérault. 

Pour Annie, il s’agit d’enseignements essentiels, savoir rouler à vélo en primaire devient obligatoire au même titre que savoir nager.

En plus des ateliers éducatifs, l’association organise des ateliers gratuits d’auto-réparation de vélos et de marquage anti-vol. De plus, elle maintient des cartes interactives des pistes cyclables sur le territoire. Parallèlement, Georges et Annie collaborent avec l’agglomération de Pays de l’Or, le département et la région sur l’amélioration des pistes cyclables.

Le budget participatif en 2021

“Avoir été financés dans le cadre du budget participatif nous a permis d’ouvrir le champ des possibles.”

Cela fait maintenant plus d’un an que l’association tire profit de l’enveloppe reçue grâce au budget participatif. Ce montant leur a permis d’acquérir un triporteur aménagé biplace pour le transport des personnes âgées ou à mobilité réduite. 

Le projet est prévu dans le cadre d’une convention entre l’association « Vélo Pays de l’Or » et l’EHPAD des Aiguerelles à Mauguio. 

Georges et Annie se considèrent chanceux d’avoir été sélectionnés et d’avoir pu acquérir ce vélo cargo. En effet, avoir été financés dans le cadre du budget participatif leur a permis d’ouvrir le champ des possibles des actions qui leur plaisent et qui plaisent autour d’eux.

Le département s’est aussi bien investi, il y a eu une première réunion d’information puis une visite. Une chargée de participation citoyenne du département a même fait une balade à bord du vélo cargo !

 

La balade des aînés heureux

“Une dizaine de personnes se porte volontaire chaque jeudi pour se balader.”

Les candidats pour se balader, ça n’est pas ce qui manque ! On compte une dizaine de candidats chaque jeudi pour se balader.

Réaliser les balades en vélo cargo est bénéfique pour l’association car cela offre une bonne visibilité, mais aussi dans la commune de Mauguio, cela crée une émulation. Georges confie que cela offre une reconnaissance de l’association dans la ville qui est assez intéressante.

Cela se traduit par des signes de la main, des encouragements et cela fait chaud au cœur pour Annie, Georges et tous les autres membres de l’association qui reçoivent une reconnaissance pour tout le travail investi.

“Il nous arrive de retourner sur le lieu de vie ou les endroits chargés de souvenirs.”

A chacun sa balade! La plupart des résidents de l’EHPAD ont été avant tout résidents de Mauguio. Une simple balade peut alors se transformer en véritable rétrospective de la vie de la personne en revenant sur le lieu de vie de la personne ou des endroits chargés de souvenirs. 

Et après ?

Parfois, Georges amène ses petits-enfants durant les sorties afin de profiter de balades intergénérationnelles. Cette action spontanée constitue aujourd’hui un vrai projet. En effet, les personnes âgées baladées en vélo pourraient être accompagnées de leurs enfants et petits-enfants. Cela sortirait du cadre même de l’EHPAD car il pourrait aussi s’agir de personnes âgées vivant dans le village. 

L’association envisage d’acquérir un autre triporteur qui permettra de transporter directement les fauteuils roulants. Cela éviterait de manipuler le résident pour le faire s’asseoir dans le vélo cargo. Celui-ci serait possiblement financé par l’EHPAD de Mauguio qui est un établissement géré par la Croix-Rouge.

D’autres EHPAD sollicitent l’association pour étendre le concept de balades en d’autres lieux. Pour l’heure, cela n’est pas envisageable au vu des moyens matériels et du temps dont les membres de l’association disposent.

Selon Annie et Georges, l’idéal serait que chaque commune crée son association et organise ses balades. 

 

 

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Innover pour des enfants en situation de handicap avec le Humanlab Saint-Pierre

Innover pour des enfants en situation de handicap avec le Humanlab Saint-Pierre

 

C’est dans le cadre de la deuxième édition du budget participatif du département de l’Hérault que le coordinateur du Humanlab Saint-Pierre, Benoît Sijobert ainsi que Matthieu Vezolles, responsable mécénat, ont déposé l’un des 54 projets lauréats en 2021.

Le Humanlab Saint-Pierre est un laboratoire collaboratif de fabrication numérique destiné aux personnes en situation de handicap.

En deux ans, le Humanlab s’est imposé comme le maillon manquant dans l’amélioration de l’autonomie et de la qualité de vie des personnes en situation de handicap. Le laboratoire propose des réalisations sur-mesure, individualisées, et répondant à des besoins réels n’ayant trouvé aucune solution satisfaisante. Depuis la création de l’association, 160 projets ont été menés en bonne intelligence collective.

Les membres de l’association

« Certains étudiants avec qui nous avions collaboré dans le cadre d’un projet de fin d’études sont aujourd’hui membres de l’association et continuent d’aider en parallèle de leurs études. »

Ce lieu expérimental situé à Palavas-les-Flots (34) a pour ambition d’accompagner les porteurs de projets dans la conception d’aides techniques innovantes répondant à leurs besoins, grâce à une équipe pluridisciplinaire de professionnels de santé et de bénévoles.

Les adhérents sont des membres de l’association qui ont déjà ou qui souhaitent bénéficier d’un accompagnement, ou alors des professionnels de santé ayant envie de contribuer aux innovations. 

En termes de ressources humaines, on compte un ingénieur, un médecin, deux ergothérapeutes et un orthoprothésiste.

Benoît ajoute que le Humanlab Saint-Pierre s’appuie aussi au besoin sur les compétences d’autres personnes du réseau Humanlab, notamment au niveau du département avec les écoles académiques locales : le Lycée Jean-Mermoz, Polytech Montpellier et l’école des mines d’Alès. Certains étudiants avec qui le Humanlab a collaboré dans le cadre d’un projet de fin d’études sont aujourd’hui membres de l’association et continuent d’aider en parallèle de leurs études.

 

L’innovation de A à Z

« Nous accompagnons la personne dans la réalisation, nous la formons par exemple à dessiner sur l’ordinateur et nous fabriquons ensuite le prototype. Cela prend du temps mais ils sont acteurs de la solution. »

Le point de départ de chaque innovation est le besoin exprimé par une personne en situation de handicap, enfant ou adulte. En effet, quelle que soit la forme du handicap, ces personnes n’ont souvent pas trouvé de solution adaptée dans le commerce et ont besoin d’une innovation et d’une aide sur mesure.

Les projets sont très variés. Il peut s’agir d’un papa qui souhaite un système de déambulateur pour emmener son enfant en moto, ou encore d’une personne âgée qui cherche un moyen de continuer à signer ses chèques.

Certaines personnes choisissent de déléguer le processus de fabrication en ne participant qu’à la réflexion puis au test lorsque le projet voit le jour, et d’autres s’impliquent tout au long du processus. 

« Nous accompagnons la personne dans la réalisation, nous la formons par exemple à dessiner sur l’ordinateur et nous fabriquons ensuite le prototype. Cela prend du temps mais ils sont acteurs de la solution » ajoute Benoît.

Lorsque la personne considère que le Humanlab a répondu à son besoin, l’outil créé est directement partagé sur internet via une plateforme collaborative où tout le monde peut parcourir les projets et s’en inspirer. 

Il s’agit de low tech ou d’innovation frugale. Tout est libre de droits et gratuit, de l’adhésion à la fabrication de la solution. Effectivement, le projet doit être simplement reproductible pour d’autres personnes exprimant le même besoin. C’est pour cela que Benoît recommande d’éviter les composants particuliers et les pièces spécifiques difficilement trouvables…

Benoît donne l’exemple de la réalisation d’un exosquelette pour les enfants atteints de myopathie :

« On aurait pu faire un exosquelette très coûteux avec des moteurs électriques… Mais l’idée est de faire l’inverse de façon à ne pas être limité. En revanche, nous évitons la réalisation des projets pouvant porter atteinte à la sécurité. Par exemple, modifier une assise de voiture, toucher les commandes du fauteuil roulant, etc. »

Avancées grâce au budget participatif

« Nous avons pu investir dans une imprimante 3D, nous sommes beaucoup plus performants : c’est un gain de temps et le rendu est plus esthétique. »

L’enveloppe du budget participatif a permis au Humanlab Saint-Pierre d’acquérir du matériel indispensable afin d’accompagner encore plus de personnes en situation de handicap vers l’autonomie : machine à recycler le plastique, poste à souder, outils de bricolage, ordinateur et vidéoprojecteur, mais aussi et surtout, des outils numériques tels que l’impression 3D permettant la fabrication d’outils techniques en grand format… 

Voici un exemple concret d’outil technique fabriqué grâce à l’imprimante 3D : 

« Nathan a un volume de jambes différents entre la jambe droite et la jambe gauche, il complexait beaucoup et nous lui avons imprimé un gabarit qu’il vient mettre par-dessus sa jambe déficiente. Cela a pour effet de combler la différence de volume. C’est une solution qui était assez difficile à réaliser à l’époque mais depuis que nous avons pu investir dans une imprimante 3D, nous sommes beaucoup plus performants sur ce genre de demandes. C’est un gain de temps et le rendu est plus esthétique. »

De plus, dans une démarche durable et éco-responsable, s’équiper d’une recycleuse de plastique permet au Humanlab de valoriser les déchets issus des tests de conception.

L’enveloppe a également permis de financer des valises à outils dans le but d’organiser un événement en Juin 2023 auquel 50 personnes venues des quatre coins de la France ont assisté. Le but était de prototyper quatre projets différents. Il s’agissait de prototypage rapide, sur trois jours, ainsi, quatre projets on avancé bien plus vite que prévu !

Les projets marquants

« Certains projets sont techniquement challengeants mais l’aide et l’autonomie apportées par le projet ne sont pas forcément liées à sa complexité. »

Certains projets ont marqué l’association bien qu’il soit toujours difficile de choisir parmi les projets réalisés par le Humanlab. En effet, certains projets sont techniquement challegeants mais l’aide et l’autonomie apportées ne sont pas forcément liées à sa complexité.

Benoît pense par exemple à l’orthèse de la petite Emilie. En effet, suite à une atteinte du plexus brachial, son bras droit était inerte. Pour lui permettre d’utiliser son bras, le Humanlab Saint-Pierre lui a fabriqué un système à placer au-dessus du bras. Il s’agit d’un moteur intégré lui permettant de plier son bras lorsqu’elle touche un bouton. 

Benoît nous parle également d’un projet permettant à une personne tétraplégique de jouer à la pétanque. Il s’agit d’un projet vraiment très simple mais permettant à ces personnes de ne pas être exclues. Cette invention leur a valu le concours du grand prix international de Handicap international.

Les objectifs à long terme

« Pour ce qui est des objectifs à long terme, nous voulons continuer d’exister, et ce n’est pas si simple… Nous souhaitons innover encore, aller plus loin dans le processus. »

Aujourd’hui avec tous les projets, il est flagrant que c’est un lieu qui doit exister. Pour Benoît, le challenge est de ne pas s’éloigner des directives originelles du lieu. C’est-à-dire ne pas faire de ventes, ne pas breveter les inventions… Ce qui est sûr, c’est que le Humanlab va rester sur le modèle du mécénat avec la Fondation Saint-Pierre.

En effet, la Fondation Saint-Pierre prend à sa charge les coûts de fonctionnement du local, le versement des salaires et de la fabrication des solutions au profit des enfants et des adultes en situation de handicap, gracieusement grâce à l’argent collecté lors des 24H Saint-Pierre

« Pour ce qui est des objectifs à long terme, nous voulons continuer d’exister, et ce n’est pas si simple… Nous souhaitons innover encore, aller plus loin dans le processus » confie Benoît. Pas si simple, mais en très bonne voie puisque l’activité est exponentielle depuis deux ans. Le Humanlab est submergé par les demandes, à tel point qu’il a dû mettre en place une liste d’attente.

Un autre point à débloquer pour l’association est de trouver des partenaires qui s’engagent au long terme afin de soulager l’association d’un point de vue financier.  L’idéal serait aussi de trouver des entreprises au niveau local qui acceptent de soutenir ce lieu grâce à des dons et du mécénat.

Encadrement du projet

« L’idée du budget participatif est super, mettre au vote ce soutien et cette aide qui nous a beaucoup aidé à faire grandir l’association, et surtout, à aider plus de monde. »

D’après Benoît, la communication avec le département a été fluide, facile d’interaction et souple en termes d’organisation. Il souligne également la transparence du processus. En effet, il a pu avoir une visibilité du dépôt de projet à l’obtention des fonds, jusqu’au suivi après les résultats.

De même pour la plateforme iD City, qualifiée d’interactive et esthétique. 

Pour lui, l’idée du budget participatif est super : mettre au vote ce soutien et cette aide qui les a beaucoup aidé à faire grandir l’association et surtout, à aider plus de monde.

 

 

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visuel le plastique c'est dramatique

La dépollution de la Berre avec l’association Le Plastique c’est dramatique

La dépollution de la Berre avec l’association Le Plastique c’est dramatique

 

C’est dans le cadre de la première édition du budget participatif du département de l’Aude que Maxime a déposé l’un des 32 projets lauréats parmi les 259 proposés en 2020. Il est le fondateur de l’association Le Plastique c’est dramatique, créée en 2019 dont l’objectif est de lutter contre la pollution en mer causée par les ravages du plastique sur la biodiversité et les écosystèmes de nos océans. Participer au budget participatif de l’Aude en 2020 a permis à l’association d’entamer un processus de dépollution de la Berre, la rivière traversant le département de l’Aude et comptant plusieurs tonnes de déchets en tous genres : épaves de voitures, déchets plastiques, ferraille…

“J’habite une région où il fait très chaud l’été et où l’on a de belles rivières. Ce qui m’a interpellé c’est qu’à chaque fois que j’allais m’y baigner, il y avait très souvent des déchets flottants et je les ramassais à l’abri du regard des autres, je nettoyais le soir quand il n’y avait plus personne.”

Elle est loin l’époque du plastique fantastique des années 90, Maxime a décidé qu’il n’avait aucune raison d’agir dans l’ombre et au contraire, qu’il vaudrait mieux mobiliser d’autres personnes comme lui et exposer au grand jour des actions de dépollution. “Le plastique c’est dramatique” était née en tant qu’association.  

 

Les objectifs du projet

La plastification des océans a infecté la chaîne alimentaire marine et sur le long terme, l’Humain s’en trouve directement touché.

Il s’agit également de réduire l’impact sur la biodiversité par l’éducation. Pour ce faire, Maxime collabore avec la mairie de Narbonne afin d’animer des ateliers dans les écoles et centres de loisirs, du primaire au lycée, pour sensibiliser les jeunes à la cause environnementale. Après la sensibilisation, les élèves pouvaient aller réaliser une collecte de déchets afin de mettre en pratique les bons gestes expliqués par Maxime.

le plastique c'est dramatique

le plastique c'est dramatique

 

 

 

 

 

“Cela a un effet boule de neige car je sais qu’en rentrant, ils en parlent à leurs parents, à leurs amis, qu’ils ont compris et entendu le message. J’ai même l’impression que sensibiliser les enfants est plus utile que d’en parler aux adultes qui considèrent que le mal est déjà fait.”

 

La dépollution de la Berre

Malheureusement, c’est un projet qui est et sera toujours en cours puisque les gens n’ont pour le moment pas arrêté d’y jeter des déchets.

Maxime organise régulièrement des collectes sur différents spots de baignade, lui et son équipe ont déjà sorti plusieurs tonnes de déchets en tous genres de la Berre et pourtant, ce n’est jamais terminé. Il considère que sans le travail de ses bénévoles, la Berre serait aujourd’hui une décharge à ciel ouvert. 

“Il suffit d’une seule personne pour souiller un paysage magnifique”

le plastique c'est dramatique

Si cela a été rendu possible, c’est grâce au financement du budget participatif du département de l’Aude qui a permis à Maxime de financer un fourgon avec des capacités de stockage de déchets beaucoup plus importantes, ainsi que du matériel pour l’association. 

 

Organisation des collectes

L’association intervient sur le littoral et sur des zones dites humides (lacs, rivières…) afin d’empêcher les déchets d’arriver jusqu’aux océans, et parfois même en milieu urbain.

La fréquence varie selon le nombre de bénévoles mais en moyenne, cela tourne autour d’une à deux fois par mois l’hiver, et moins souvent l’été à cause de la chaleur. 

L’association compte 5 fidèles et les autres bénévoles s’inscrivent selon leurs disponibilités. Maxime renseigne les dates à l’avance sur Facebook et à la mairie du village. Tout le monde peut s’inscrire sur la plateforme digitale : un geste pour la mer via la carte interactive des collectes.

Suite aux sensibilisations de Maxime auprès des enfants, ces derniers poussent parfois leurs parents à venir collecter des déchets et la tâche se veut souvent moins ardue qu’escomptée. 

“Les enfants considèrent plus facilement la planète comme leur maison, ils savent qu’il est nécessaire d’en prendre soin. C’est triste, mais ils ont peur et peut-être qu’il fallait en arriver là pour espérer une fin positive. J’ai l’espoir d’un monde meilleur grâce à eux!”

 

Enjeux

 

“Pour moi, les politiques devraient s’emparer du sujet de l’écologie. L’écologie n’a pas de parti et ne pas considérer l’environnement dans un programme politique n’a pas de sens. En France, nous avons les moyens de recycler, il n’y a aucune raison de jeter dans la nature à moins de vouloir lui nuire consciemment!” 

Pour Maxime, il ne s’agit pas d’un manque de sensibilisation sur le sujet car nous entendons régulièrement parler du réchauffement climatique, de la pollution ambiante et certains d’entre nous souffrent même d’éco-anxiété. 

La vraie question est : qu’est ce qui motive les gens à respecter la planète si ce n’est la sauver et offrir un monde meilleur aux générations futures ?

Pour lui, le manque de considération politique décourage les citoyens d’agir et il faudrait mettre en place des politiques de dépollution avec sanctions financières afin de décourager les pollueurs.

“J’ai parfois l’impression que mes actions sont une goutte d’eau dans l’océan, mais j’ai au moins la conscience tranquille et à défaut de parfait, je fais de mon mieux. Il n’y a pas de petit geste lorsque l’on est 7 Milliards sur Terre.”

Maxime confie qu’il aimerait avoir plus de contrats à grande échelle pour pouvoir transformer son association en entreprise et s’y consacrer à plein temps. Il cite par exemple les routes du département qui sont extrêmement polluées par les automobilistes. 

 

 

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Un geste pour la mer

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une brocante eco solidaires dans les landes

Une Brocante Eco-Solidaire dans les Landes

Une Brocante Eco-Solidaire dans les Landes avec l’association Graines de Partages

C’est dans le cadre de la deuxième édition du budget participatif du département des Landes que Marine et Mehdi ont déposé l’un des 54 projets lauréats parmi les 280 proposés en 2022. Tous deux font partie de l’association Graines de Partages, créée en 2015, dont Mehdi a pris la direction depuis 2020. Son objet est de contribuer à la préservation de l’environnement, à la promotion de la solidarité et à la dynamisation économique de son territoire. Le projet consiste à la mise en place d’une recyclerie dans le sud des Landes, à Mimbaste (40) : la Brocante Eco-Solidaire. Il s’agit d’un lieu de collecte, de valorisation et de revente d’objets de seconde main, pour leur offrir une nouvelle vie et éviter ainsi le gaspillage.

Les objectifs du projet : 

“Dans la recyclerie, nous collectons, valorisons et revendons à petits prix des objets et équipements de seconde main. L’objectif est d’abord social car les prix sont à la portée de toutes les bourses, mais également écologique puisque cela permet de lutter contre les déchets et la surconsommation.”

Les dons se font de façon volontaire directement sur le lieu de l’association à Mimbaste, mais Mehdi indique que les membres de l’association peuvent aussi se déplacer sur le lieu de collecte sur demande du donneur. Graines de Partages est également conventionnée par un syndicat de gestion des déchets qui a mis à disposition de l’association un conteneur dans une déchetterie afin de collecter les objets initialement destinés à la poubelle afin de leur offrir une nouvelle vie.

En parallèle de la recyclerie, deux autres projets ont pu être lancés : le café atelier éco-solidaire, un espace de vie sociale où des ateliers ont lieu chaque semaine, ainsi que la maison éco-solidaire, un tiers-lieu de rencontres et de partage. 

L’association Graines de Partages : 

L’association a été initialement créée pour mettre en relation les consommateurs avec des producteurs locaux qui avaient du surplus de production à donner ou à vendre. L’objectif était donc de lutter contre le gaspillage et créer du lien social.

Une nouvelle équipe a été constituée en 2020 lorsque Mehdi a repris l’association, c’est à ce moment-là que l’idée de la brocante éco-solidaire est émise et que le monde du réemploi est envisagé. La recyclerie voit alors le jour en Avril 2021.

“Aujourd’hui, nous sommes cinq salariés dans l’association, une dizaine de membres au conseil d’administration et une vingtaine de bénévoles.”

Les objectifs de l’association restent sensiblement les mêmes, avec des moyens différents. Le volet social est très important pour Mehdi qui organise une fois par mois un atelier sur des thèmes touchant à l’écologie, l’économie circulaire mais également des ateliers bricolages au sein du nouvel atelier. 

 

L’avancée des projets depuis le budget participatif :

Participer au budget participatif en 2021 a été un réel coup de pouce pour aménager l’espace de vie sociale de la recyclerie. L’atelier a pu être équipé avec l’enveloppe gagnée et ainsi devenir un lieu professionnel avec de nombreux outils, des rangements et des établis où chacun peut venir bricoler, et où les objets abîmés peuvent être réparés voire upcyclés. Malgré tout, au moins 90% des choses qui arrivent sont revendues telles quelles car faire du surcyclage est très chronophage.

“Nous sommes fiers d’avoir cet atelier qui nous permet de répondre à des demandes professionnelles : nous avons récemment eu l’occasion de meubler une crêperie avec des meubles upcyclés (surcyclés). Nous avons créé les tables avec des supports Singer de machine à coudre, et avons fourni des chaises de seconde main.”

Cela ne s’arrête pas là, l’association a aussi créé des meubles pour une école, ou encore pour un syndicat de gestion des déchets dans le but de proposer des animations à des enfants.

Les enjeux

“La difficulté réside dans le fait de faire passer le message aux clients de la recyclerie que tout ce qui y est réalisé est coûteux et que les prix ne sont pas négociables car ils sont déjà très bas et que nous avons des salariés et un loyer à payer. Nous donnons à des particuliers en difficulté et à des associations qui ont pour but d’aider les gens, mais nous considérons que les personnes qui ont les moyens n’ont pas à négocier.”

Les objectifs à long terme sont de continuer à développer le pôle social autour de la recyclerie, qu’il devienne plus attractif et de notoriété publique, que tout le monde puisse venir développer ses idées et partager : des professionnels de toutes sortes vont s’installer dans le tiers lieu.

L’association pourrait même devenir un pôle touristique puisqu’elle propose de nombreux ateliers. Il est aussi possible de chiner, de découvrir l’endroit, de faire des rencontres au café…

une brocante eco solidaire dans les landes

De l’instruction du projet à l’annonce des lauréats : 

“La plateforme iD City a été facilement accessible, nous avons particulièrement apprécié la sélection sur carte et le fait que l’inscription soit verrouillée avec les mails. Nous sommes surtout fiers d’avoir gagné car il s’agissait de notre première participation et cela a vraiment permis de faire avancer l’association. En ce qui concerne la communication, l’avantage de notre projet est que nous avons autant de membres que de clients, et nous avons pu communiquer sur nos objectifs et ainsi obtenir le vote de notre base de sympathisants disponibles et contactables facilement.”

Après la phase de votes, le département a été un réel soutien pour l’association, les élus sont venus visiter le lieu et l’association a été citée dans la presse.

 

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